De multiples affections peuvent provoquer de la constipation ainsi que des traitements médicamenteux (opiacés, diurétiques, antiacides, anticholinergiques par exemple). Chez les chiens, l’ingestion de cailloux, de graviers, de sable, de terre ou d’os peuvent être à l’origine de constipation. Chez les chats, les trichobézoards (hairballs) sont très souvent associés à de la constipation. Chez tous les jeunes orphelins, le manque de stimulation périnéale peut engendrer de la constipation. Les hernies périnéales, les fistules périanales, les abcès des glandes anales, les corps étrangers, certaines chirurgies orthopédiques prédisposent à la constipation à cause de la douleur qu’ils engendrent lors de la défécation. Des fractures pelviennes mal consolidées peuvent réduire le diamètre du canal pelvien et obstruer le côlon et être à l’origine de constipation.
Le côlon est innervé par le système nerveux parasympathique et par les plexus intrinsèques myentériques et sous-muqueux. Une lésion de l’une des voies nerveuses altère la motilité colique et favorise la constipation. La déshydratation et un déséquilibre électrolytique (notamment hypokaliémie) peuvent induire de la constipation. La déshydratation stimule l’absorption de l’eau colique et laisse une masse fécale dure et sèche. Les troubles électrolytiques perturbent l’activité des muscles du côlon et entrainent secondairement de la constipation.
La constipation peut également résulter d’une obstruction mécanique due à une masse intra ou extra luminale ou à une sténose rectale. Certains troubles neurologiques peuvent réduire la motilité du côlon : syndrome de la queue de cheval, dysautonomie, polyneuropathie diabétique ou hypothyroïdie.
Par ailleurs, il y a plusieurs facteurs aggravants : le manque d’exercice, les régimes pauvres en fibres, l’obésité, les changements d’environnement, l’hospitalisation et l’anxiété de manière générale. La constipation chronique sévère ou des troubles neurologiques peuvent être à l’origine de mégacôlon. Lors de mégacôlon, le côlon est très élargi de façon persistante et il perd sa motilité. Les animaux affectés souffrent de dyschésie, de douleur abdominale, d’amaigrissement, de perte d’appétit, de vomissement, d’abattement et de mauvais état du pelage. Les chats souffrent de mégacôlon plus souvent que les chiens. Les Siamois présentent une forme congénitale associée à l’absence de cellules ganglionnaires dans le plexus myentérique et sous-muqueux.
La constipation prédispose au cancer colorectal chez l’homme et peut-être aussi le cas chez l’animal.
Chez le chat, le toilettage remplit plusieurs fonctions. C’est une façon de nettoyer sa fourrure, réguler sa température, réduire le stress et créer des liens sociaux avec les congénères. La langue des chats est couverte de papilles coniques cornées qui agissent comme une brosse. Cela permet au chat de retirer les poils morts et les corps étrangers. En se toilettant, le chat ingère entre 30 mg et 70 mg de poils/kg de chat/jour qui doivent être évacués dans les selles. En période de mue, c’est 100 mg/kg de poids de chat/jour soit 10 cm3 pour un chat de 4 kg qui sont ingurgités par le chat. (TOURNIER & al., 2005)
Les poils, une fois dans le tube digestif, s’unissent. Ils forment des boules, le plus souvent régurgitées. Parfois, ce n’est pas le cas et le chat est constipé. C’est assez fréquent, puisque 50 % des vétérinaires y ont déjà été confrontés. La formation des trichobézoards dépend de facteurs individuels liés à la formation de poche de rétention dans le tube digestif et de l’environnement. Les chats qui vivent à l’intérieur sont plus à risque puisqu’ils ne peuvent pas manger de proies ou d’herbes et qu’ils sont sédentaires, ainsi que les chats qui muent fort ou qui se toilettent beaucoup.
La solution pour éviter la formation des hairballs est d’augmenter la vitesse du transit digestif ce qui permet l’élimination progressive des poils qui ne s’accumulent pas.
Gestion de la cause si c’est possible.
L’eau est un nutriment clé chez les patients constipés. Pour encourager la prise de boisson, pensez à multiplier les points d’eau, donnez des eaux aux goûts différents, préférez les aliments humides, aromatisez l’eau avec du bouillon, du jus de viande, donnez des glaçons comme friandises.
Docteur Vétérinaire Estelle Lhoëst
DEA en Nutrition | DU en Phytothérapie et Aromathérapie