Une anémie signifie que le taux de globules rouges est anormalement bas. La fonction majeure des globules rouges est le transport de l’oxygène vers les différents tissus de l’organisme. Si le patient est anémié, ses tissus sont insuffisamment oxygénés.
Une anémie hémolytique signifie que la diminution du taux de globules rouges est causée par la destruction (lyse) des globules rouges. Et enfin le terme « à médiation immune » indique que c’est le système immunitaire qui est à l’origine de la destruction des globules rouges.
Quand le système immunitaire fonctionne normalement, il est capable de reconnaitre les « mauvais » éléments qui nécessitent d’être détruits, comme par exemple lors d’une infection. En cas d’anémie hémolytique à médiation immune (AHMI), le système immunitaire catégorise par erreur les globules rouges sains comme étant des éléments à détruire pour protéger l’organisme.
Ce dysfonctionnement du système immunitaire peut se développer sans raison apparente (AHMI primaire ou idiopathique) ou peut être engendré par un élément (AHMI secondaire). En théorie n’importe quelle infection, inflammation ou tumeur peut déclencher un dysfonctionnement du système immunitaire. Cependant, il est parfois difficile de prouver qu’il y a un lien de cause à effet entre les deux problèmes.
Le Cocker Spaniel est prédisposé à l’AHMI primaire.
Les symptômes sont secondaires à la présence de l’anémie. On observe souvent des muqueuses pâles, de la faiblesse, de l’intolérance à l’effort et une respiration rapide. Dans certains cas les muqueuses deviennent jaunâtres (ictère) et/ou les urines prennent une couleur rouge-brun si le foie est en souffrance.
En fonction de la rapidité et de la sévérité de la destruction des globules rouges, l’animal peut nécessiter une prise en charge urgente afin d’être stabilisé avec une transfusion de globules rouges.
La première étape consiste à déterminer la cause de l’anémie. Certains tests sanguins (auto-agglutination sur lame, test de Coomb’s, présence de sphérocytes au frottis sanguin) permettent de démontrer l’implication du système immunitaire dans la destruction des globules rouges.
L’étape suivante est de déterminer si l’AHMI est primaire ou secondaire. Différents examens complémentaires peuvent donc être envisagés pour rechercher une cause sous-jacente : bilan sanguin complet, échographie de l’abdomen, radiographies du thorax, recherches spécifiques d’agents infectieux, …
Dans certains cas, le système immunitaire s’attaque aux précurseurs des globules (jeunes globules rouges qui ne sont pas encore arrivés à maturation) qui se trouvent la moëlle osseuse avant que ceux-ci n’aient eu le temps d’être libérés dans la circulation sanguine. Dans ce cas-là une analyse de la moëlle osseuse est conseillée. Cette forme d’AHMI est plus fréquente chez le chat.
Le traitement dépend de la cause sous-jacente. Si aucune cause n’a pu être identifiée, un traitement immunomodulateur (médicaments qui modulent le système immunitaire) est mis en place. Si une cause sous-jacente est identifiée ou suspectée on la traite et on évalue la réponse au traitement en contrôlant le taux de globules rouges.
Chez le chien, l’AHMI primaire est plus fréquemment diagnostiqué que l’AHMI secondaire. Un traitement immunomodulateur (corticoïdes) est donc souvent nécessaire.
Dans certains cas le traitement immunomodulateur peut être progressivement diminué et arrêté après plusieurs mois, des rechutes peuvent cependant survenir. D’autres cas nécessitent un traitement à vie.
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Docteur Emilie Vangrinsven
Diplômée du Collège Européen de Médecine Interne Vétérinaire | PhD U-Liège
Assistante à l’Université de Liège en clinique des animaux de compagnie | Auteure et co-auteure de nombreux articles scientifiques