Lors du diabète sucré, l’animal a un taux de sucre dans le sang trop élevé de manière permanente. C’est ce que l’on nomme l’hyperglycémie. Une partie de ce sucre excédentaire est éliminée dans les urines. Le patient souffre de glycosurie, ses pipis sont très collants. Le diabète sucré est une maladie endocrinienne fréquente chez le chien et le chat.
Chez un animal sain, la production d'insuline par le pancréas permet de réguler le taux de sucre dans le sang qui entre dans les cellules. Chez les animaux diabétiques, soit le pancréas ne produit pas assez d'insuline, soit l'insuline agit mal.
Les chiens diabétiques ont souvent entre 7 et 10 ans. Il existe également, des cas de diabètes juvéniles décrits chez de jeunes chiens de moins de 2 ans. Certaines races sont plus prédisposées comme le caniche, le greyhound, le spitz, le teckel, le pinscher nain, le labrador retriever. Les femelles sont souvent plus touchées que les mâles.
Dans l’espèce féline, les animaux deviennent diabétiques au-delà de 6 ans. Les chats stérilisés sont prédisposés à l’obésité qui est elle-même une cause de résistance à l’insuline. Le diabète sucré de nos animaux est comparable au diabète de type 2 chez l’homme.
Les principaux symptômes du diabète chez le chien et le chat sont l’augmentation de la prise de boisson et l’augmentation de l’émission d’urines (polyuro-polydipsie ou PU/PD), ainsi que l’augmentation de l’appétit (polyphagie) associées à une perte de poids.
D’autre signes, moins spécifiques, peuvent s’ajouter comme un poil terne, des pellicules, un abdomen distendu par un gros foie (hépatomégalie) ou de l’abattement.
D’autres symptômes peuvent apparaître selon le degré de sévérité du diabète comme des douleurs abdominales importantes, de la déshydratation, des vomissements, de la diarrhée, une défaillance rénale, de l’anorexie, de la stupeur allant jusqu’au coma.
Le diagnostic du diabète sucré est établi par les signes cliniques évocateurs d’hyperglycémie chronique associée à une glycosurie. Il est également nécessaire de rechercher les affections intercurrentes et les complications possibles. La prise de sang est incontournable pour mettre en évidence l’hyperglycémie mais aussi pour s’assurer qu’il n’y a pas d’autre pathologie concomitante. Elle doit être faite à jeun pour écarter une hyperglycémie transitoire après un repas. Le dosage de la fructosamine, produit de la réaction entre le glucose et une protéine, renseigne sur la glycémie moyenne de l’animal au cours des 3 semaines précédentes au prélèvement, est une aide au diagnostic. Elle est surtout utile chez le chat car elle permet de différencier une hyperglycémie transitoire d’un vrai diabète sucré. En effet, la peur lors de la prise de sang chez le chat peut créer une hyperglycémie dite « de stress » qui est passagère et tout à fait anodine.
L’analyse d’urine est également essentielle afin d’objectiver la présence de glucose dans les urines et d’écarter les infections urinaires, la présence de corps cétoniques (signe d’un diabète non compensé) ou encore, la présence de protéines (qui pourrait évoquer une atteinte rénale).
Le traitement du diabète sucré repose sur l’insulinothérapie et un régime alimentaire strict. La prise en charge doit être la plus précoce possible pour éviter les effets secondaires associés au diabète. L’insulinothérapie est un traitement à vie, à réaliser à heures fixes à raison de 2 injections par jour d’insuline, et nécessitant des contrôles vétérinaires réguliers (2 fois par an chez le chien et tous les 3-4 mois chez le chat).
Les objectifs du traitement sont doubles. Il faut limiter les fluctuations de la glycémie pour résoudre les signes cliniques ; et il faudra prévenir, traiter ou contrôler les complications ou les maladies associées potentielles.
Attention, les flacons d’insuline doivent être conservés au frais en dessous de 25°C (ou au frigo). Une fois ouverts, ils se conservent 4 semaines. Il faut les homogénéiser avant la ponction dans le flacon, c’est à dire les secouer très légèrement, en les retournant « tête en haut puis tête en bas » avec douceur pour ne pas casser les molécules fragiles d’insuline. L’injection se fait en sous cutané avant le repas, en veillant à alterner les endroits d’injection. Par exemple, alterner la paroi thoracique gauche et droite chaque jour. Comme en médecine humaine, il existe des stylos injecteurs qui facilitent l’administration.
Chez la chienne diabétique, la stérilisation est recommandée. En effet, les fluctuations hormonales rendent particulièrement difficile la stabilisation du diabète.
Chez le chat, on utilise une insuline à action prolongée qui donne le meilleur taux de rémission. En effet, les chats diabétiques peuvent entrer en rémission. C’est une particularité que l’on ne retrouve pas chez les chiens. Jusqu’à 70% des chats correctement suivis avec une insulinothérapie précoce, un régime alimentaire strict et une normalisation du poids vont pouvoir arrêter l’insulinothérapie après quelques semaines ou quelques mois de traitement. Attention, il s’agit d’une rémission et pas d’une guérison !
Des mesures hygiéniques sont indispensables à la bonne gestion d’un diabète. Il faut maintenir un effort physique régulier tout en évitant des efforts trop brusques ou intenses responsables de crises d’hypoglycémie. Il faut proscrire les sucres rapides et les lipides et enrichir la ration en fibres. Les protéines sont une source d’énergie adaptées aux diabétiques sauf quand le diabète est associé à une insuffisance rénale. Il y a des aliments spécifiques pour les diabétiques. On veille à nourrir son chien à heure fixe (2 à 3 fois par jour). La nourriture du chat est laissée à disposition, mais régulée.
En complément, l’Anti-Ox™ et l’Hepa Supp™ de Miloa, protègent l’organisme du stress oxydant qui est très élevé lors de diabète et soutiennent la fonction hépatique fortement sollicitée.
Docteur Isabelle de Grand Ry
DMV | GPCert In Small Animals Surgery
Centre Vétérinaire de l’ETOIL
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