ÉTIOLOGIE ET PATHOGÉNIE

Les voies respiratoires supérieures sont constituées de cellules ciliées qui permettent de réchauffer et de filtrer l’air, de capter les impuretés et de les remonter vers le pharynx. Au niveau du pharynx, le mucus chargé des micro-détritus peut soit être dégluti et être détruit dans l’estomac soit expectoré. Ce système ingénieux s’appelle l’ascenseur muco-ciliaire.

Ce sont ces cellules que les virus qui favorisent la maladie de la toux des chenils vont détruire.

Comme l’ascenseur muco-ciliaire est fortement dégradé, le mucus et les impuretés ne peuvent plus être éliminés efficacement. Cette accumulation de mucus forme dès lors un vrai bouillon de culture propice à la multiplication des bactéries. La bactérie principale de la toux des chenils est Bordetella bronchiseptica. Cette bactérie est considérée comme un agent zoonotique. C’est-à-dire qu’elle peut contaminer l’homme et être dangereuse pour les personnes immunodéprimées.

Les virus incriminés sont nombreux, il y a le para influenza canin (CPi), le virus de la laryngo-trachéite virale (CAV2), le virus de l’hépatite de Rubarth (CAV1), le virus de Carré (CDV), le réovirus et l’herpès virus canins et le virus de l’influenza de type A.

Les bactéries incriminées sont Bordetella bronchiseptica, E. coli, Klebsiella spp, les mycoplasmes, Pasteurella spp, Pseudomonas spp, Streptococcus spp.

SIGNES CLINIQUES

On décrit classiquement deux formes de toux des chenils : une forme bénigne qui représente 80% des cas et une forme grave avec une mortalité de 5 à 10%.

Le chien malade de la toux des chenils présente de la fièvre, une anorexie, des écoulements nasaux et oculaires. La toux est d’abord forte et sèche en quinte et aggravée par l’effort. Cette toux est d’ailleurs facilement reproductible par pincement du larynx ou de la trachée. C’est ce qu’on appelle un réflexe trachéal positif. À l’auscultation, le vétérinaire identifie des signes de broncho pneumonie comme des râles, et des crépitements.

DIAGNOSTIC

Le diagnostic repose, comme énoncé ci-dessus, sur le contexte épidémiologique. Ce sont principalement de jeunes chiens (8-9 semaines) avec une toux persistante, récidivante. Dans plus de 40 % des cas, les malades vivent en groupe ou fréquentent des collectivités : chenils, élevages, chiens de chasse, pension, expositions, etc.

Les chiens non vaccinés présentent une forme beaucoup plus grave que ceux qui sont protégés. La toux des chenils n’est pas une maladie saisonnière. Elle peut toucher n’importe quel chien, de tout âge, après un regroupement à risque. Un écouvillonnage des narines, du pharynx permet d’isoler les germes et de déterminer leur sensibilité aux antibiotiques.

TRAITEMENT

Une antibiothérapie pendant une à deux semaines est souvent nécessaire. D’autres traitements sont parfois requis en fonction des symptômes comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les anti-toussifs, les bronchodilatateurs, les expectorants.

L’aérosol thérapie et les inhalations sont est une des clés du succès notamment avec du Respi Miloa ^TM. L’Immune Supp ^TM est aussi un allié de choix pour renforcer le système immunitaire des animaux atteints. Comme cette maladie est très contagieuse, les chiens malades doivent être isolés.

PRÉVENTION

Il existe des vaccins qui protègent les chiens même s’ils ne garantissent pas 100 % de sécurité, la prévention est toujours la meilleure forme de défense contre les agents pathogènes.

Docteur Isabelle de Grand Ry
DMV | GPCert In Small Animals Surgery
Centre Vétérinaire de l’ETOIL
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