Pélargonium graveolens (P.G.) ou géranium rosat fait partie de la famille des Geraniaceae. C’est un arbrisseau qui peut atteindre plus d’1 mètre de haut. Il est originaire d’Afrique du Sud comme 71 % des Pélargoniums sauvages répertoriés. Il faut distinguer les géraniums des pélargoniums. Les géraniums sont souvent des herbacées répartis dans les régions tempérées et dans l’hémisphère nord. Leurs fleurs sont régulières et tous les pétales ont une forme et une taille semblables alors que celles des pélargoniums sont irrégulières : 2 supérieures qui diffèrent des 3 inférieures. Les Pélargoniums apprécient les pentes côtières exposées au soleil et le climat de type méditerranéen et ne supportent pas le gel contrairement aux géraniums. Ils font le bonheur des amateurs de jardinage, on ne compte pas moins de 16.000 variétés différentes cultivées. P.G. a été hybridé et il y a de nombreux cultivars (Égypte, Ile de la Réunion, Chine) dont la composition et par conséquent les vertus diffèrent.
Les Pélargoniums sont comestibles : les feuilles lobées et veloutées au toucher parfument délicieusement les gâteaux, les thés, les rhums. L’huile essentielle est extraite des poils très fins que l’on retrouve sur les feuilles. Elle a une odeur de menthe et de rose qui varie en fonction de la floraison. Ce sont les terpènes qui procurent au P.G. son odeur de rose (citronellol, géraniol, linalol, nérol), 300 à 400 kg de feuilles donnent seulement 0,5 l d’huile essentielle.
Une étude de 2014 a montré qu’une combinaison d’huiles essentielles contenant du P.G. diminue les symptômes inflammatoires tels que les démangeaisons, l’érythème et l’œdème liés aux otites externes aiguës chez l’humain (PANARI & al, 2014). En application cutanée d’huile essentielle de P.G. inhibe l’accumulation des neutrophiles, réduisant ainsi l’inflammation (MARUYAMA & al., 2005). Elle inhibe in vitro l’adhérence des neutrophiles médiée par TNF-α, à une concentration aussi basse que 0,0125% (SHIGERU & al., 2003 ; BOUKHATEM & al., 2013).
L’huile essentielle de P.G. administrée per os a montré un effet anti inflammatoire comparable au diclofénac en réduisant l’œdème de la patte et en diminuant l’inflammation cutanée, à une concentration de 100mg/kg (BOUKHATEM & al., 2013).
L’huile essentielle de P.G. a une activité anti bactérienne contre de nombreuses bactéries dont : Proteus Vulgaris, Bacillus Cereus, Staphylococcus epidermidis, Streptococcus pneumoniae, Escherichia Coli, Pseudomonas aeruginosa, Salmonella typhi, Streptococcus canis, Staphylococcus pseudintermedius et des souches d’Enterococcus résistantes à la vancomycine (PANARI & al., 2014 ; SIENKIEWICZ & al., 2014 ; GEBAROWSKA & al., 2017). Elle a aussi montré une activité contre le staphylocoque doré multi-résistant (DORAN & al., 2009).
Une étude de 2014 a montré que couplée à d’autres huiles essentielles, elle est aussi efficace que la ciprofloxacine 0,3 % dans le traitement des otites externes aiguës chez l’humain (PANARI & al., 2014).
L’huile essentielle de P.G. agit en synergie avec les antibiotiques afin d’en diminuer la dose efficace (SIENKIEWICZ & al., 2014). Le géraniol est anti-élastase, anti-kératinase et antimicrobien ce qui le rend très intéressant dans la gestion des plaies cutanées.
Elle est moins cytotoxique que les huiles essentielles de lavande ou cannelle (SIENKIEWICZ & al., 2014).
Le géraniol a des effets anti fongiques, notamment contre Aspergillus Flavus et Candida Albicans. Cet effet est dû à la sortie du potassium de la cellule, augmentant la fluidité de la membrane de C. Albicans (PANARI & al., 2014). L’huile essentielle de P.G. a également montré un effet contre T. mentagrophytes (DORAN & al., 2009).
L’inhalation d’huile essentielle de P.G. diminue l’anxiété et la pression diastolique chez les femmes nullipares pendant les premiers stades de l’accouchement (FAKARI & al., 2015).
Maintenant, vous savez tout sur le roi de nos balcons !
