La Tanaisie commune ou Tanacetum vulgare est une plante herbacée vivace de la famille des Asteraceae. Elle est originaire d’Eurasie. Aujourd’hui, elle est très commune en Europe. L’huile essentielle est extraite à partir de ses tiges et de ses fleurs. Elle est très odorante et repousse les insectes.
Ses activités biologiques sont associées à la composition de son huile essentielle qui concentre des lactones sesquiterpéniques, du camphre, de l’α-thujone, du β-thujone, du bornéol, de la chrysanthénone et du 1,8-cinéole dans des proportions variables en fonction du chémotype (COLLIN & al., 1993 ; MOCKUTE & JUDZENTIENE, 2004 ; ROHLOFF & al., 2004).
La Tanaisie est utilisée depuis de nombreuses années dans la médecine traditionnelle comme remède anti-hypertenseur, antispasmodique, antihelminthique, répulsif contre les insectes, carminatif, stimulant des viscères abdominaux, tonique, emménagogue, antidiabétique et diurétique (STEVOVIC & al., 2009).
En fonction de la dose, la tanaisie est un répulsif ou un insecticide et acaricide efficace (LAZAREVIC & al., 2021 ; MAGIEROWICZ & al., 2020). Elle interfère avec le développement des larves (DEVRNJA & al., 2020). Elle augmente le stress oxydant dans l’organisme des insectes, interagit avec leur métabolisme des sucres et modifie l’activité de 2 enzymes majeures dans le fonctionnement de leur système nerveux central : Acétylcholinestérase et Na+/K+-ATPasi (CZERNIEWICZ & al., 2018). Les insectes présentent des troubles de la locomotion et de la succion, sont paralysés et meurent.
La Tanaisie a un effet anti-inflammatoire. Elle réduit notamment l’œdème inflammatoire de l’oreille induit par le 12-O-tétradécanoylphorbol 13-acétate chez la souris (SCHINELLA & al., 1998). Les flavonoïdes présents dans la plante sont responsables de ces effets en inhibant les médiateurs pro-inflammatoires cyclo-oxygénase et 5-lipoxygénase dans les leucocytes (WILLIAMS & al., 1999). Le parthénolide semble être l’actif le plus puissant (SCHINELLA & al., 1998).
Elle favorise la cicatrisation des plaies dans des modèles d’incisions linéaires et circulaires réalisées sur des rats et des souris. Elle augmente de 26,1 % la résistance à la traction et de 44,9 % la valeur de contraction par rapport au témoin (ÖZBILGIN & al., 2018).
La Tanaisie présente une puissante activité antioxydante évaluée par les techniques de méthode de piégeage des radicaux DPPH et de dosage de puissance réductrice. Cette activité antioxydante est corrélée avec la teneur en polyphénols (IVANESCU, 2018) et liée à différents composés antioxydants dont l’acide 3,5-O-dicaffeoylquinique, l’axillarine et la lutéoline (JUAN-BADATURUGE & al., 2009).
La Tanaisie présente un effet antitumoral. Elle induit notamment une cytotoxicité élevée sur les lignées cellulaires de cancer du col de l’utérus et de cancer rénal (IVANESCU, 2018).
La Tanaisie montre une activité antibactérienne à la fois contre des bactéries Gram-positives et Gram-négatives. Elle présente une efficacité modérée contre Staphylococus aureus, Bacillus subtilis, Escherichia Coli, et Pseudomonas aeruginosa. Elle a également une activité antimycotique contre Candida albicans, C. krusei, C. parapsilosis et C. tropicalis (HOLETZ & al., 2002 ; IVANESCU, 2018).
La Tanaisie et le parthénolide, une de ses lactones sesquiterpéniques présentent une activité antivirale contre les herpès virus simplex HSV-1 et HSV-2 (ONOZATO & al., 2009) associée à l’acide 3,5-dicaffeoylquinique et à l’axillarine (ALVAREZ & al., 2011). L’activité antivirale est médiée par l’inhibition de la réplication : elle bloque l’entrée du virus et elle a des effets virucides directs sur les virions extracellulaires.
Par ailleurs, la Tanaisie limite l’infection par le virus de la grippe A H3N2 in vitro, probablement en interférant avec les voies cellulaires impliquées dans le cycle de réplication. Elle présente également un effet virucide et inhibiteur de l’adsorption sur le CBV-1 (coxsackievirus B1) mais sans effet inhibiteur sur sa réplication virale (VILHELMOVA & al., 2020).