La guimauve fait partie de la famille des Malvacées. Cette plante vivace est originaire d’Europe et on la retrouve aussi en Asie, en Afrique et en Russie. Elle est surtout présente dans les zones humides, par exemple dans les marais et sur la façade atlantique. Les parties utilisées sont la feuille, la fleur et la racine.
Elle peut atteindre plus d'un mètre de haut. Elle est de couleur blanchâtre et ses fleurs possèdent un pédoncule court et sont de couleur blanche à rose pâle, ce qui explique qu’on l’appelle également mauve blanche.
Les principes actifs sont les mucilages (arabinogalactanes et galacturonorhammanes) et les flavonoïdes. La racine est plus riche en mucilages que la fleur (5 à 20 % contre 6 à 9 % respectivement).
Elle est utilisée pour le traitement de la toux depuis des siècles. L’agence européenne du médicament (EMA), la Coopération scientifique européenne en phytothérapie (ESCOP) et la Commission E du ministère de la Santé allemand admettent l’usage traditionnel de la racine de guimauve dans le traitement symptomatique des irritations de la bouche et de la gorge, de la toux sèche et de l’inconfort gastro-intestinal léger. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) décrit en plus l’utilisation comme émollient sur les peaux sèches et les plaies.
La guimauve possède des capacités anti-inflammatoires et antioxydantes. Elle augmente fortement l’activité de la superoxyde dismutase qui est une enzyme antioxydante majeure. Elle diminue la sévérité des inflammations aigues et chroniques induites par les carraghénanes et la formaline (HAGE-SLEIMAN & al, 2011 ; ZAGHLOOL & al, 2015).
Elle réduit l’intensité de l’inflammation et améliore significativement la cicatrisation. Elle possède également une activité anti-infectieuse contre les bactéries gram-positives (REZAEI & al, 2015).
La guimauve augmente la migration des macrophages au niveau des muqueuses blessées et enflammées. Ces cellules constituent une des premières lignes de défense contre les agents pathogènes au niveau des muqueuses. La guimauve peut donc favoriser la résolution de l’inflammation et la cicatrisation des plaies (BONATERRA & al, 2020).
L’extrait de racines d’Althaea officinalis présente des effets stimulants sur la viabilité cellulaire et la prolifération des cellules épithéliales. Cela justifie son utilisation traditionnelle pour favoriser la régénération des tissus irrités (DETERS & al, 2010). Il peut donc se révéler intéressant pour traiter les inflammations et irritations cutanées.
De plus, sa teneur en mucilages lui procure des effets hydratants et nutritifs favorables sur la prolifération des cellules cutanées, et son utilisation a été suggérée pour accélérer la réparation de la peau (GHASEMINEZHAD & al, 2020).
Les extraits de racines de guimauve permettent de protéger les fibroblastes isolés de peau humaine contre les dommages induits par les UVA (CURNOW & OWEN, 2016).
L’efficacité de l’extrait de racine de guimauve est notamment associée aux effets bioadhésifs des polysaccharides qui forment un film protecteur sur la muqueuse oro-pharyngée. Cela permet de limiter l’irritation et l’inflammation locales ainsi que l’invasion par des micro-organismes (BENBASSAT & al, 2013 ; SENDKER & al, 2017).
Il a été prouvé que les polysaccharides extraits des racines de guimauve possèdent des propriétés antitussives dose-dépendantes à la fois chez le chat et le cochon d’Inde. C’est le polysaccharide ILK qui possède la plus forte activité antitussive. Ces propriétés sont comparables à celles obtenues avec la codéine dans les mêmes conditions, et semblent être liées à une action sur les récepteurs sérotoninergiques (SUTOVSKA & al, 2007 ; SUTOVSKÁ & al, 2009 ; SUTOVSKA & al, 2011).
Chez l’homme, il a été mis en évidence que l’utilisation de la racine de guimauve en sirop réduit efficacement les toux sèches et les symptômes oro-pharyngés endéans les 10 minutes (FINK & al, 2018).
L’utilisation d’une association de camomille matricaire, réglisse, mauve, guimauve, hysope et jujubier améliore les symptômes du rhume chez l’enfant asthmatique. On note une diminution de la sévérité de la toux et des réveils nocturnes (JAVID & al, 2019).
Des études réalisées chez le rat ont mis en évidence que l’extrait de guimauve possède des propriétés antiulcéreuses. Il permet notamment de protéger la muqueuse gastrique suite à une ligature pylorique ou à l’administration d’éthanol ou d’indométacine (HAGE-SLEIMAN & al, 2011 ; ZAGHLOOL & al, 2015 ; ZAGHLOOL & al, 2019).