L’Ylang-ylang ou Cananga odorata fait partie de la famille des Annonaceae. C’est un arbre originaire d’Indonésie et des Philippines. Sa fleur parfumée est à l’origine de sa grande popularité et de son introduction en Chine, en Inde, en Afrique et en Amérique.
L’huile essentielle de fleurs d'Ylang-ylang est fréquemment utilisée dans l'alimentation, l'industrie ainsi que dans la parfumerie et l'aromathérapie (TAN & al., 2015).
Elle contient différents composés chimiques tels que des sesquiterpènes, des monoterpènes (linalol, géraniol, acétate de linalyle, acétate de géranyle…), des composés aliphatiques et des phénylpropanoïdes (TAN & al., 2015).
L’exposition à l’huile essentielle d’Ylang-ylang montre un effet anxiolytique significatif sur les souris mâles mais pas sur les femelles. En effet, chez les souris mâles, elle augmente l’activité locomotrice dans différents tests comportementaux comme le labyrinthe surélevé, le champ ouvert, et la boîte claire/foncée. Les constituants extraits de l’huile essentielle (le benzoate de benzyle, le linalol et l’alcool benzylique) ont montré un effet anxiolytique sur les sujets mâles. Elle induit des changements de neurotransmetteurs chez les mâles de manière plus significative que chez les femelles : elle diminue la concentration de dopamine dans le striatum et augmente la concentration de 5-hydroxytryptamine dans l’hippocampe des mâles. Selon les auteurs, l’origine de la différence d’effet anxiolytique entre les sexes est complexe, et différents composés de l’Ylang-ylang pourraient agir sur plusieurs voies de signalisation (ZHANG & al., 2016).
Cet effet anxiolytique est associé à la réduction du taux de corticostérone dans le plasma sanguin, à l’inhibition de l’activation de la voie ERK1/2/CREB dans l’hippocampe, et à la modulation du métabolisme cérébral de la sérotonine (ZHANG & al., 2018).
Dans une étude réalisée sur 24 volontaires sains, il a été mis en évidence que les sujets qui inhalent de l’huile essentielle d’Ylang-ylang se sentent plus alertes et plus attentifs que les sujets du groupe témoin. Ils ont estimé l’odeur comme étant plus stimulante que les sujets du groupe témoin. Par ailleurs, elle diminue significativement la pression artérielle et la fréquence cardiaque. Ainsi, une diminution de l’activation physiologique est corrélée à une augmentation de l’excitation au niveau subjectif. Par conséquent, les auteurs affirment que ces effets peuvent être caractérisés par la notion d’« harmonisation » plutôt que de relaxation/sédation (HONGRATANAWORAKIT & BUCHBAUER, 2004).
Dans une autre étude réalisée sur 40 volontaires sains, les auteurs ont montré que l’absorption transdermique d’huile essentielle d’Ylang-ylang provoque une diminution significative de la tension artérielle et une augmentation significative de la température de la peau. Les sujets traités se sentent plus calmes et plus détendus que les sujets du groupe témoin (HONGRATANAWORAKIT & BUCHBAUER, 2006). Ces résultats sont en accord avec ceux obtenus dans une autre étude sur 29 hommes sains : l’inhalation d’extraits d’Ylang-ylang diminue significativement la pression artérielle systolique et diastolique, réduit la fréquence cardiaque et le niveau d’excitation (JUNG & al., 2013).
Les extraits d’écorce d’Ylang-ylang présentent une activité antimicrobienne contre les bacétéries Propionibacterium acnes et Candida albicans. L’indice d’activité anti P. acnes de l’extrait éthanolique d’Ylang-ylang est de 0,63 par rapport à l’antibiotique chloramphénicol (KUSUMA &t al., 2014).
De plus, différents composants isolés de l’écorce d’Ylang-ylang, à savoir l’O-méthylmoschatoline, la liriodénine et l’acide 3,4-dihydroxybenzoïque, ont montré des activités antimicrobiennes, notamment contre les bactéries Bacillus subtilis, Staphylococcus aureus, Escherichia coli et Pseudomonas aeruginosa. Ces composés présentent également un effet antifongique contre Aspergillus niger et Candida albicans (RAHMAN & al., 2005).
En outre, l’huile essentielle d’Ylang-ylang présente un effet inhibiteur marqué sur différentes souches de Staphlycoccus aureus (MURBACH TELES ANDRADE & al., 2014).
Elle présente également des effets répulsifs intenses contre les espèces de moustiques Culex quinquefasciatus Say (85-97% d’échappement) et Anopheles minimus Theobald (97-99%) (SUKKANON & al., 2022).
Les extraits d’Ylang-ylang présentent une activité antioxydante marquée dans le test DPPH qui détermine les capacités de piégeage des radicaux libres (CHOI & HWANG, 2005).
L’huile essentielle d’ylang-ylang démontre également une activité antioxydante et antiradicalaire dans le test du blanchiment du 𝛽-carotène et le test de luminol-photochimiluminescence (SACCHETTI & al., 2005).
L’extrait méthanolique de feuilles d’Ylang-ylang inhibe la libération d’oxyde nitrique dans des macrophages stimulés par les lipopolysaccharides in vitro, démontrant un effet anti-inflammatoire (CHOI & HWANG, 2005).
De plus, l’administration orale d’extrait éthanolique de fruit de l’Ylang-ylang présente une activité anti-inflammatoire significative dans le modèle d’œdème de la patte induit par la carraghénine chez le rat. Cette activité anti-inflammatoire aux doses de 100 mg/kg, 200 mg/kg et 400 mg/kg induit une inhibition de 62,9 %, ce qui est supérieur à l’aspirine standard qui induit une inhibition de 60,14 % (MANIYAR & DEVI, 2017).
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